de la France, estimant que ces derniers renient les « traditions » et prennent les Français pour « des cons ». Ce dernier ne supporte plus que ces élus s'immiscent dans les « innovations » et les DRAFTJS_BLOCK_KEY:15sc4« traditions » du pays. Cette intervention à l’emporte-pièce exige une analyse.
Le président de la République étrille les « maires écologistes délirants » en rupture avec « l'art de vivre » de la France, estimant que ces derniers renient les « traditions » et prennent les Français pour « des cons ». Ce dernier ne supporte plus que ces élus s'immiscent dans les « innovations » et les « traditions » du pays. Cette intervention à l’emporte-pièce exige une analyse.
Pour Baptiste Morizot, les forêts en libre évolution ne représentent que 0,02 % du territoire français. Selon le philosophe, une société qui n’est pas capable de laisser évoluer des milieux qui sont plus anciens qu’elle, de se déployer sous leurs lois propres, entretient un rapport malade et dévalue son rapport au vivant. En témoigne le saccage des forêts proches du jardin du château de Kolbsheim -classé remarquable par le ministère de la culture- affligé en son front d’un viaduc faisant partie intégrante du Grand Contournement Ouest de Strasbourg. La réalisation de cet ouvrage aux conséquences sanitaires effrayantes, écornera assurément l’art de vivre de ses riverains. Des aberrations du même ordre sont annoncées en Camargue, à Maubeuge et perpétrées à Mardié dans le Loiret ainsi qu’à Brétignolles-sur-Mer en Vendée.
La notion de « réserve d’air et d’espace » est apparue en France dès 1950 et il aura fallu attendre 1963 pour que soient pris les décrets d’application de la première loi statuant sur la pollution atmosphérique résultant de la concentration des hommes et de leurs activités. On sait que si de nouvelles mesures de protection de l’air ne sont pas prises, avec 9 millions de morts aujourd’hui, d’ici à 2035 la pollution atmosphérique sera devenue la première cause de décès dûe aux facteurs environnementaux dans le monde. Concernant le GCO, ce seront quarante mille poids lourds supplémentaires qui emprunteront cette nouvelle autoroute jour et nuit, ce dont l’Alsace, leader français en matière d’AVC, se serait bien passée.
Quant au dernier mantra d’innovation regroupant les technos et neurosciences, les nanotechnologies, les biotechnologies, l’intelligence artificielle et le transhumanisme, il révèle la jouissance d’un discours qui occulte une forme de développement organisée non par le bien, ni d’ailleurs par le mal, mais par sérendipité au gré des trouvailles et des découvertes, la découverte du radium, exemple le plus célèbre, ayant à lui seul affecté l’art de vivre et les traditions à travers le monde. Cette forme de développement substitue le hasard à l’éthique quand les décideurs assument de miser sur le risque. Qui imaginait en 1937 que le radium présenterait un danger pour l’humanité et qu’à sa suite, nombre d’innovations seraient confrontées au principe de précaution ? Ne plus avoir la liberté de nous soustraire à l’adage selon lequel « on n’arrête pas le progrès » révèle le caractère résolument « décréatif » d’une forme civilisationnelle de plus en plus complexe et vulnérable. Le président Macron s’en gausse, focalisé sur des « effets de com » pour les profits que les technologies du risque, 5G comprise, ne manqueront pas de générer, indépendamment de toute considération de santé publique. Après Covid-19, bienvenue dans le monde d’après !
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